Le blog

Besoin de respirer. De faire pièce à la « vie utile », et aussi à la déréalisation numérisée. D’aller dénicher en soi ce que l’on croit parfois trouver « ailleurs ». Il n’y a pas d’autre vie que celle-ci, celle de chacun.e, et elle est pleine de possibles, bifurcations et improvisations, compagnonnages avec les vivants et d’autres qui l’ont été, échappées belles qui n’attendent que de se lever sous le pied comme des gerbes de sauterelles dans les herbes d’été. Alors on griffonne et puis ça veut déplier ses ailes, partir au vent.

Il ne s’agit certainement pas de s’extraire du monde, mais bien d’y revenir. Et il y faut un peu d’espace, un peu de temps, ne pas avoir peur du silence. Pour rebattre les cartes, parce que chaque jour ne va pas de soi. Parce qu’il faut en avoir envie, et que ce n’est jamais évident. C’est comme une relation amoureuse, où l’érotisme se distingue de la pornographie en ce que l’attention à l’autre, la venue vers lui/elle accomplit le désir comme plénitude. C’est alors que le plus anodin, le plus commun une rêverie, un regard croisé dans la rue, l’urgence à prendre le crayon –, fait événement. Autrement dit ce qui vaut le coup d’être vécu.

C’est cette consistance de l’entre-deux qu’on voudrait dire dans les quelques fragments, bribes / singularités quelconques / éclats du réel qu’on habite, déposés ici au fil de l’eau. Chemins de traverse ou qui ne mènent nulle part, crapahuts du corps et de l’âme. On ne s’autorise pour cela que d’être « personne », c’est-à-dire tout un chacun.e, un.e que tous valent et qui les vaut tous. On met à l’eau sa coquille de noix et on verra bien… Réactions et interventions bienvenues.

Les contributeurs

Louis-Paul Baudot

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Une vie un peu en zig-zag, un peu dilettante, et ça a fini par tracer un chemin.

Un jour j’ai décidé que je serais artiste. Peintre. Ma vie devait s’arranger avec ça, quoi qu’il arrive. Et ça a été ça, le fil rouge. J’en ai vécu une dizaine d’années, cahin-caha, les expositions alternant avec des travaux d’illustration pour faire bouillir la marmite.  Je n’avais pas le goût (et peut-être pas le talent) pour faire carrière, j’ai continué autrement.

Après des études de philo, changement de bascule pour aller bourlinguer quelques mois sur des chalutiers. Le monde des marins vaut largement ce qu’on va chercher de l’autre côté de la terre. Et le bouillonnement de l’océan, une fois les côtes perdues de vue, s’infiltre au plus profond de la psyché, d’où il ne sortira plus.

Revenu à quai, je me suis établi quelque part sur terre, ça aurait pu être n’importe où. Le ciel au-dessus, l’herbe sous les pieds. Un ancrage, un piquet de chèvre, d’où partir et où revenir. J’ai enseigné la philo, une dizaine d’années là aussi. L’altérité des adolescents, leurs inquiétudes, les questions existentielles… un terreau.

Maintenant j’ai tout lâché sauf peindre et dessiner, et le temps qui maintenant m’appartient. Plus rien ne passe, tout advient.

Installations

2004 : En concert, fond de scène pour le Quatuor des Volcans – Musée du Tapis et des arts textiles, CLERMONT-FERRAND

2002 : Vu d’ici, installation textile et vidéo – Festival Musiques démesurées, avec le soutien de VidéoFormes, galerie l’Art du Temps, CLERMONT-FERRAND

Expositions collectives, salons

2022 : Invité d’honneur de l’exposition « Impressions d’automne », Villa Louvière, MONTLUÇON (peintures)

1996 : « Du corps à l’œuvre », Château de la Louvière, MONTLUÇON (sculpture de toile et maquettes)

1990 : « Code et Décodage », galerie L’Aura des Arts, AVIGNON (sculpture de toile)

1987 : « Révélations », PARIS-LA-DÉFENSE (sculpture de toile)

1986 : Xe Biennale Méditerranéenne, NICE (sculpture de toile) – « Grands et Jeunes d’aujourd’hui », PARIS (sculpture de toile)

1985-86 : Galerie Barzacchi’s Ideas, PARIS (sculpture de toile en extérieur, rue Quincampoix)

1984 : IXe Biennale Méditerranéenne, NICE (peintures)

Galerie Renée Laporte, ANTIBES (peintures)

Expositions personnelles

2022 : « Oraisons », Arthouse (peintures) et Galerie de l’Oscambre (dessins), CHANTELLE (03), avec une lecture de B. Chavaroche

2020 : « Black & Blue », dans le cadre des Arts en balade, Hôtel de ville de Gerzat (63)

2019 : « Inci/danses », Epicentre Factory, CLERMONT-FERRAND, avec une lecture de B. Chavaroche

1996 : Centre culturel Valéry Larbaud, VICHY

1988 : Galerie Alice Chartier, LYON

1987 : Galerie Atalante, PARIS

1986 : Centre culturel Athanor, MONTLUÇON

1984 : Galerie Athisma, LYON – Galerie Ducastel, AVIGNON

1983 : Galerie Matisse, VICHY

1981 : Maison Antoine Pandu, RIOM (63)

1976 : Librairie du Musée, CLERMONT-FERRAND (dessins figuratifs d’inspiration surréaliste)

Bertrand Chavaroche

Né en 1954, j’ai publié mes premiers textes et poèmes à 17 ans dans des journaux parallèles d’inspiration surréaliste et situationniste, puis me suis adonné à la pratique du détournement d’images et de messages. J’ai aussi connu quelques aventures de théâtre militant. Je tiens depuis 30 ans mes travaux d’écriture à l’écart des critères dominants de la réussite universitaire et de leur promotion professionnelle. J’organise quelquefois des lectures et performances. Je partage mon existence entre des expériences artistiques diverses et des engagements professionnels et militants dans les domaines de l’écriture et de l’éducation artistique pour un mouvement d’éducation populaire.

La rencontre avec d’autres artistes a motivé la publication et/ou la mise en scène de certaines de mes productions :

L’homme méta-physique. Texte de présentation de l’exposition des sculptures de Pierre Guiglion (Nice, Sète, Paris, New York, Japon), 1988-90.

L’ingratitude faite au soleil. Recueil de poèmes et photos réalisé avec la photographe Arlette Buvat et le modèle Florence Chantriaux, Paris 1992.

Double Face. Recueil de textes et poèmes français et italiens réalisé avec le poète Stefano Vitale et le plasticien Andy Kraft, Paris 2004.

Femmes. Recueil de textes et poèmes pour l’exposition du peintre Gustavo Bocaz. Expositions et lectures à Paris et Montreuil, 2006 ; Lille et Orléans, 2007.

– Lectures avec la Cie Aberratio Mentalis, Paris 2007-2008.

– Lectures et performance avec le peintre Louis-Paul Baudot, Clermont Ferrand 2010, puis 2019 et 2022.

Pas de miracles ! Recueil de textes et poèmes, Paris 2012.

J’ai est un autre / Lignes de sente, Recueil de deux textes avec des illustrations de L-P Baudot, Clermont-Fd 1919.

Contact

lpbaudot@gmail.com

2 commentaires pour Le blog

  1. therese passot dit :

    J’aime ce qui émane de vos partages.
    Merci

  2. Jean Caune dit :

    J’ai découvert Lisières par un mail que j’ai reçu : j’imagine que c’est Bertrand qui me l’a envoyé. Et il a bien fait. J’ai commencé à lire les textes publiés sur le blog et le peu que j’ai lu m’a intéressé. Je vais continuer même si le peu que j’ai lu m’a semblé loin des registres d’écriture dans lesquels je me sens à l’aise … C’est aussi la raison pour laquelle je vais continuer à lire…

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