J’ai défié la blessure du quotidien.Tout compte fait l’impudeur anesthésie la rétention des mots.
J’ai le mot – silence – compulsif .. j’ai le mot… silence compulsif… j’ai le mot compulsif ! Silence!
Impossible de ne pas se remettre sur l’établi / écritoire ou chevalet, quand bien même rien ne fait événement, et justement parce qu’on n’a pas le prétexte d’une histoire à raconter.
Jachères : brève échauffourée de mots qui se bousculent au portillon des enchères, une poignée d’enchères…et j’en ose. On se refuse rien ou si peu.
Cassaille : terme pour retourner la terre aléatoire en jachère littéraire. et prendre la clé des champs…
Il n’y a plus alors qu’un long remuement, ce ressac qui nous trimballe de gémissement en rage – ah, ce qu’il en faut pour concasser nos matériaux,
C’est herméneutique, c’est commode, l’hermétique s’accommode.
du vrac extraire enfin une forme.
Fin de printemps désenchanteur : « un devenir révolutionnaire sans avenir révolutionnaire », disait Gilles Deleuze à propos de 68 ! C’était pourtant il n’y a pas si longtemps. On se fait un plan sur la comète.
Chaque printemps est une formidable promesse. Nous n’aurons plus qu’une nouvelle page blanche ou toile vierge pour nous dégriser et prendre la mesure de toute cette fragilité.
J’ai chaussé en rêve des lunettes de manif pour nager en eau claire parmi les cortèges de tête, ça changera...
Je collectionne les avaries de préemption pour le suspect.
Avec ou sans oripeaux balnéaires l’août est toujours mortifère. Notre entêtement seul se refusera à désarmer.
Un voyant s’allume au moment d’entamer la côte sauvage. Ça cheminote !
Un déchet de lucidité empêche de m’intéresser de trop prés à la transparence des choses, à la transhumance des causes.
Sans traduction le monde nous est opaque.
Contre venant prometteur a de quoi contrarier le flâneur ou se flairer une petite contrariété.
Cultiver le champ de l’inutile, tout est dans la manière disait Baltazar Gracian .
Quant à l’été, la saison n’est pas facile !!! Sans dessus sur les dessous de sens .Moissons de dessous bien entendus et puis il y a les festivals… Faut – il s’attendre à ce qu’il s’y passe de nouvelles interruptions de spectacles commises par quelques troublions intermittents du désordre ? Je guette !
A moins que des pépites, surgissant au sein de la foule, ne nous révèlent à notre multitude
Les récentes prises de parole aux théâtres de l’Odéon et de la Colline préfigurent-elles d’un peu de remue méninges dans l’auto-contemplation avignonnaise jamais contentée ??
(La rumeur circulerait comme quoi Chavaroche ne viendrait pas à Avignon cet été ??? Il est pourtant annoncé mais sait-on jamais et puis qu’est-ce qu’on en a à foutre ?… Je me contente de la question.)
C’est un peu comme : tout se passait comme d’habitude quand tout à coup !
et ravivent l’envie de nous mêler.
… Ça prévient pas, ou : Où faut-il prévenir ? Je réserve une réponse.
Vivons cachés !
Une première lecture, ravi. Une seconde lecture, penseur. Relire à haute voix, musique des mots, surpris.
Merci Bertrand. « l’art sauvera le monde »
Bernard Gillot