Et voilà, on s’est exposés !…

AFFICHE-def

… à tous vents, à tout va, à nos amours, à vos regards… Quelques peintures et une série de dessins et les textes qu’ils ont fait surgir – nos méditations hivernales ont pris le risque du grand jour / encore une promesse de printemps !

Tout s’est bien passé – regards et échanges – bien assez pour nous donner envie et projet d’autres ricochets.

Lors du vernissage, Bertrand nous a donné lecture des Variations que voici, mitonnées en résonance à la série de 16 dessins (cf le diaporama « dessins » ci-contre) que j’avais moi-même commis en écho à son travail – jolie boucle :

« Variations sur une première fois / Il est une fois le noir et le blanc / Succession savante et débauches aléatoires d’apparitions aux prises avec le dégrisement du trait / Le silence de cet alphabet imprime ma capture d’aimant / Couleurs Fleur de cendres, belles comme le surgissement de visages d’une ribambelle d’enfants au sortir d’une salle de cinéma.

Mais déjà l’impudeur du réel a glissé sur un nouveau syndrome / Je répète : le syndrome du réel a glissé sur l’impudeur d’un quoi de neuf / Tout est dans la manière de cultiver l’indicible légèreté qui nous retient en vie. Un indice pensable. Entre embâcle et débâcle de transparences / Toute velléité de comparution immédiate devant l’autre côté de l’apparent n’est pas fortuite / Mes larmes retiendront l’étincelle du beau en infra.

Garder l’œil sauvage, disait A. Breton ! / Rien d’automnal ! Conjuguer le verbe apprendre à dénuder le mot blanc sans en faire une saison de débutants. Le blanc s’épingle sans ferrer une raison / Défibriller l’entre-choc qui résonne sur le fil du sensible, là, à l’endroit de la connaissance éprouvée / Enrôler le témoignage de ces dessins sortis de derrière les fagots du refus de contentement. Des silex de pensée / Et l’oeil à l’instant se perdit dans ces fantaisies, se déclara hors plaire, je décidai de me suivre.

Pourquoi faudrait-il se convaincre qu’il y ait absolument du vrai semblant, la mine se pointe quand le crayon le dérobe / Croyons-en le murmure malicieux de nos yeux : rien de tel que la souveraineté du noir quand il se laisse dégrader en lignes tranchées / Ceci n’est pas le carré de grattage d’un artefact contemporain / L’empreinte est compulsive jusque dans le frémissement des voilures / Le tatouage de courbes vient se nicher en dedans de l’œil pour mettre la rêverie en orbite / Silhouettes de fracas d’ombres et de lumières fractales annoncent le report possible du blanc obscur en lignes de liesses. Paroles d’ébène ! / Le mot galbe me monte à la bouche / La pointe sèche du regard effeuille les indices d’un palindrome à déchiffrer / Ode au givre.

D’abord le noir / Alors le blanc / L’exorbitante trouée telle la marée d’équinoxe emplit son impasse faciale d’insignes espaces et se retire, hérite s’étire et réitère  l’ébauche de la première fois sans poindre d’y être crayonnée / Et alors ? Alors répétition à éblouissements perpétuels.

Pièces à conviction pour un dialogue avec les courants d’air qui battent sous chaque variation : Désignation d’une nouvelle boussole pour se faire clair voyeur de cette expérience plastique / Chaque pièce s’oriente pour soi / Extension de lactées cylindriques, de duvets galactiques, parois aux arêtes géodésique d’une blancheur décidément obscure, entrelacements de plissements avec l’opacité font irrup-sons dans l’œil / Certaines en tonalités boréales, d’autres en stries méta-rythmiques crépitent et incisent des corps-à-corps. Sorte de danse contact entre la lumière et le vide /  Ça ne couve pas, ça irise / Point de querelles démonstratives avec le virtuel à l’instar d’une figure géo-maîtrisante déguisée en civil abstrait /À la hâte, restons à l’arrêt sur les points à la ligne  d’une telle série, noire ? / Les clés sont dans la porte / À palper l’énigmatique finesse ! De quoi nous prendre en sus-pension / Une lampée sans modération !

Séance de contemplation active ou flagrant délice, lorsque arrive dans ma tête l’écho assourdissant d’un passage fugace de cette rampe de dessins rentrés en collision avec mon regard ? Il est cette immédiateté brute / On peut se la procurer / Seule condition requise, accepter de faire face à l’image inédite d’un autre nous-même, enfouie dans l’antre de notre captation. »

 

 

 

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Un commentaire pour Et voilà, on s’est exposés !…

  1. michele perrin dit :

    Bonjour Louis Paul, j’ai imaginé, de loin, tous les préparatifs de cette expo et tous ces moments de rencontre, de réflexion et de production artistiques. Bref, je me suis beaucoup réjouie pour toi de ce projet qui ouvrait si bien l’année. Bravo pour les toiles présentées sur ta page. Je retrouve les belles lignes de forces entrevues en octobre dernier. Bravo pour cette puissance, pour les couleurs qui aimantent et quelque chose que je ressens comme une netteté du trait, qui me plait beaucoup aussi. A bientôt

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