Élections municipales + coronavirus = total flou.
= Comment être finement con ?
Lors de notre précédent billet, on se souhaitait pour les temps à venir un peu de raffinement. Dans la foulée et sans m’y être vraiment préparé, j’ai saisi l’opportunité d’agir en ce sens en rejoignant une belle équipe engagée dans la campagne des municipales. Occasion de confronter quelques règles de vie au ras du pavé, de scruter si quelques graines d’utopie auraient leur chance. Je vous passe la multitude des réunions et les mails à la tonne mais, alors même que s’inauguraient les premières mesures de mise à distance …nous avons gagné. Sitôt élus, sitôt suspendus. Engagés / désengagés, dans le même mouvement. Le raffinement espéré sitôt mué en confinement – c’est con ! (et, pour ce qui est de la connerie de la situation présente, je suis bien d’accord avec le rageur « monologue du virus », récemment publié sur LundiMatin).
Bien sûr on garde sous le coude la sollicitude, l’attention-à-autrui-comme-à-soi-même, on fait savoir qu’on est disponible, on veut croire que s’expérimente quelque chose qui fera date, mais bon, avec l’infini respect pour tous ceux que leur profession expose et pour les camarades qui restent sur le pont, on n’est pas indispensable. Reste à se laisser travailler par la qualité de ce silence nouveau.
Se taire, écouter beaucoup, se taire à nouveau, dessiner manière de rester en veille, faire quelques pas dans l’air vif, envisager de rouvrir l’atelier… mais rien ne presse, et pour tout dire cette vacance imposéee me coupe l’herbe sous les pieds. Il y a à digérer, laisser décanter, trouver la bonne distance… mais ce n’est peut-être pas le moment, de prendre de la distance… En fait j’arrive pas à écrire là-dessus, c’est-à-dire je ne sais pas « quoi en faire » – j’ai pas de prise /// L’artiste se sent un peu vain, là…
Alors on se retrouvera un peu plus tard, quand je pourrai vous donner des nouvelles des deux expos qui ont été suspendues – un peu de bonne santé tenue en réserve ?