… crayon hésite, se pose un instant, se reprend aussitôt, tente un trait, un mot. Un brouillon, des notes dans la marge d’une page dont la blancheur appelle quelque chose qui se décidera par-delà nos intentions. L’hôte est capricieux.

Nous aurons l’un et l’autre traversé l’hiver armés de nos carnets. Nous tenons dans la main, au format poche, une seule certitude : les ratures qui attestent de nos veilles, les preuves – l’épreuve ! – de nos itin/errances. Carnets de voyages en douce sous la lampe, bribes de mondes en flocons épars, autant de pistes, autant de promesses de doute1. De page en page un continuum de fugacités, de pourquoi pas, de mais non et de peut-être que si… (Avec pour moi l’avantage sur toi qui écris, que la juxtaposition de mes ratures arrive parfois à faire motif.)
Qu’il était simple, quand nous étions enfants, de sautiller de la Terre au Ciel…